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12/11/2011

L'UNEPREF et la CMER, réaction de Marie de Védrines

Le rapport du pasteur Stauffacher -- paru dans le  BIL n° 116, septembre 2011, reçu le 25 octobre – nous apprend que les synodes 2011/2012 ne seront pas appelés à prendre une décision concernant l’adhésion de l’Union Nationale à la Communion Mondiale d’Eglises Réformées (la C.M.E.R.). C’est, en définitive, une bonne nouvelle, même si elle retarde le jugement à porter sur la décision que la Commission Permanente a cru pouvoir prendre en 2010.

Les Eglises et les synodes vont donc avoir le temps d’être informés et de réfléchir avant de formuler une décision. Les premiers entretiens auront lieu dans chaque Conseil presbytéral, dans les prochains synodes et, dès à présent, chacun (membre ou non d’un synode) peut faire connaître sa pensée ou ses questions sur le blog de l’UN destiné à cet effet : http://dialogueunepref.hautetfort.com.


I. Bref résumé du rapport du pasteur Stauffacher

1°) Un historique très utile montre à quel point les Eglises de l’UN – partie prenante dès qu’elles y ont été invitées – ont peu suivi l’évolution des événements à l’intérieur du COR, Conseil Œcuménique Réformé  (ex Synode Œcuménique Réformé). Nos synodes n’ont pas vraiment eu à se demander pourquoi telle ou telle Eglise se retirait du COR et quel nouveau visage le COR était en train de se façonner. L’appartenance de l’UN à cette instance internationale réformée, pourtant si gratifiante en ses débuts, n’a plus vraiment retenu l’attention des synodes, malgré une présence relativement fidèle d’un délégué de l’UN aux rencontres du COR, dont le bureau a compris, en 2005, le pasteur Schluchter, le président de la Commission Permanente de notre synode  national (p. 31, § 3 du BIL).

2°) « La mondialisation ainsi que les changements tant sociétaux qu’économiques ont profondément impacté les Eglises. Les comportements religieux aujourd’hui n’ont plus d’affinité avec ceux des années 50. Etc.» (p. 30 du BIL) Il est bien vrai que beaucoup de choses ont changé depuis les années 50 ! Et le rapport poursuit : « Beaucoup de positionnements théologiques se sont profondément redéfinis. Etc. »… «Le trait le plus saillant de notre époque est la formidable croissance des Eglises dites évangéliques et néo-évangélique. Etc. » ( haut de la p. 31 du BIL).

3°) « C’est dans ce contexte inédit pour l’identité réformée mondialisée, qu’il faut aborder la création de la CMER » (p. 31, § 3 du BIL), suite à un dialogue entre l’Alliance Réformée Mondiale (ARM) et le COR, dialogue commencé en 1998 est accéléré à partir de 2005.

4°) Le rapport de la Com. Permanente indique que « la CMER dans son modèle d’organisation n’est pas stricto sensu l’équivalent de l’unité  qui se prépare avec l’Eglise protestante Unie de France » (ERF + EELF, Eglise Evangélique Luthérienne de France). Ce modèle d’organisation s’inspire d’un modèle anglo-saxon, celui d’un village (signalant l’identité réformée de l’ensemble) dans lequel chaque maison a sa personnalité propre (sa théologie propre).

5°) Puis J.-R. Stauffacher précise, en citant un document, ce que la CMER entend par le mot « communion » :

« Notre compréhension de la ‘communion’ implique notre acceptation mutuelle en tant qu’Eglises, l’échange de chaire, le partage de la Sainte Cène, la reconnaissance réciproque des ministères, une responsabilité des uns envers les autres et la recherche commune de l’unité chrétienne » (p. 32, § 2 du BIL).

II. Quelques remarques de fond

Certes, la démarche proposée n’est pas celle d’une unité ecclésiale, mais presque tous les ingrédients de celle-ci sont évoqués dans cette définition/projet, sauf un d’importance pour nous : la doctrine de l’Ecriture (« le statut » de l’Ecriture). La « référence » à l’Ecriture irait-elle tellement sans dire qu’il serait inutile de l’évoquer ?

Or, ce sujet ne va pas du tout sans dire pour les Eglises de l’UN qui se veulent fidèles à la Réforme dans ce que celle-ci a d’essentiel et qui est fondé, tout simplement et en toute confiance, sur le clair et cohérent enseignement des Ecritures (fort contesté aujourd’hui malgré l’engouement dont la Bible  est l’objet !) :  l’œuvre expiatoire du Christ, le salut par grâce pour quiconque croit et non pour tous (Jean 3.16…)… ainsi que bien des recommandations concernant le comportement quotidien, individuel ou communautaire, des chrétiens.

La question à se poser maintenant est donc la suivante : « Comment les différentes Eglises désireuses de manifester la présence des Eglises Réformées sur le plan international se positionnent-elles à cet égard  au sein de la CMER ? » 

La présence évidente dans cette organisme d’Eglises à la théologie pluraliste  est, en effet, un obstacle de taille que n’atténue pas le caractère positif, pour l’UNEPREF, d’une marche ensemble dans le monde si bouleversé dans lequel nous sommes appelés à vivre et à témoigner . 

Marie de Védrines, 31 octobre 2011

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